Réplique

quentin lefranc, rélique, indice 50

Proposition pour la vitrine d‘indice 50 présenté du 20/09 au 20/10/2017.
Vue d’atelier, bois, lasure, impression sur PMMA transparent, 130 x 190 cm, 2017, collection privée.
Proposal for the indece 50 showcase presented from 20/09 to 20/10/2017.
Studio View, wood, lasure, print on plexiglass, 190 x 128 cm, 2017. Collection privée.

 

Notes :

Ce qui est à voir est là et il n’y a rien de plus. C’est ce que suggère le minimalisme. Réduite à une forme simple, à un geste qui peut être énoncé dans le langage, l’œuvre dite minimale, à son origine, se voulait dépourvue de capacité illusoire, comme neutre, objective.

Elle est en correspondance avec l’idée que l’on se fait du white cube. Sa simplification fait apparaître un écho formel entre l’œuvre et l’espace qui la présente. Ce dernier, contenant architectural et espace dédié à la présentation d’œuvres, fait de quatre murs blancs, sans élément pouvant perturber la lecture des œuvres présentées, est à considérer comme un cadre spatial. Au delà de l’objet fini, elles sont reliées par le vide qui les fait correspondre. Dans ces conditions, ce qui est donné à voir est aussi bien l’œuvre que l’espace qui la fait exister. Les deux, le temps de l’exposition, sont indissociables. Dans un jeu d’aller et retour, chacun vient donner l’autre à voir.

La grande force de la sculpture est le contraste qu’elle créé entre sa matérialité et le lieu déjà défini dans lequel elle est située. L’acte de placer la sculpture est aussi important que la forme mise en jeu. Ce qui compte est ce geste et le résultat qui en découle. Il transforme, le temps de sa présentation, le lieu. Ce ne sont plus juste quatre murs, mais un espace à parcourir, à observer à travers l’œuvre présente. Chaque point de vue est important et tout est à voir. La sculpture devient alors obstacle au passage, au regard, elle est ponctuation, élément de mesure. Elle vient affirmer l’espace, jouer avec ses limites. Le temps de la monstration est une prise de position.

L’intérêt n’est pas seulement la réduction formelle, mais bien plus l’attention portée à l’espace, à ce qui est déjà là, à ce qui nous contraint et qui fait l’identité d’un lieu. Il s’agit aussi bien de développer une situation à travers une intention, que de mettre en avant les propriétés mêmes d’un espace, à travers l’oeuvre. Il s’agit d’insister sur le lieu lui même.

Néanmoins, Indice 50 n’est pas cet espace sans couleur, sans prédominance. Elle est cette fenêtre absente de l’idéal du white cube. Elle n’était pas un espace à parcourir, mais un cadre au point de vue frontal. Alors quoi faire pour répéter cette idée de lieu. Ne rien faire permet de laisser l’espace s’exprimer par lui même, mais ne suffit plus. Il ne suffit pas non plus d’apposer un signe plus ou moins graphique et de l’adapter aux dimensions de l’espace. « Réplique » n’est pas une proposition pour un white cube, mais à partir de cette réflexion sur cet espace idéal, il est une réponse à la vitrine d’indice 50. La sculpture, c’est la présence solidifiée du lieu et, pour moi, c’est presque assez. Je choisis ce dont la sculpture est faite et la place pour confirmer la situation. C’est la spécificité du site qui fait la règle du jeu, et qui fait que le temps de l’exposition, le dispositif et l’espace sont indissociables. Ensuite, d’autre histoire sont possibles, pour le dispositif, pour le lieu.

Quentin Lefranc, septembre 2017.